Ils finiront par nous dire la vérité (mais quand ?)

Ils font mal les mots prononcés en boucle par ces hommes et femmes politiciens professionnels qui font en permanence le procès en légitimité de F. Hollande. Il n’a pas solutionné le chômage. Les jeunes au centre de son combat sont abandonnés. Les classes moyennes seraient les grandes perdantes de ce quinquennat. Notre pays serait plongé dans la plus grave crise économique et sociale depuis l’après-guerre.
La liste des vérités que défend ces politiciens ne pourrait être reprise ici tellement elle est longue. Mais le monde réel dans lequel nous vivons semble leur être étrangement lointain. Le chômage est une affaire de volonté disent-ils. Il y a trop de demandes qui ne sont pas satisfaites parce que les chômeurs n’en veulent pas bien sûr. Les formations ne sont pas en adéquations parce que le système scolaire n’est plus adapté. Les entreprises croulant sous la bureaucratie et les impôts ne peuvent plus investir donc embaucher. On pourrait continuer mais à quoi bon. Tous nos prophètes de lendemains meilleurs sont unanimes ils ont la solution. Avec eux la France sera un grand pays montrant le chemin au monde déboussolé.

La vérité est bien autre, mais la voir semble bien difficile. Il y aura demain toujours moins de travail à proposer à une population française en croissance. Comme cela est bien souvent le cas aujourd’hui nous aurons plusieurs jobs dans notre vie professionnelle et les phases de chômage intermédiaire seront de plus en plus longues. Nos prophètes détenteur de la vérité, nous font miroiter le cas du plein emploi de l’Europe du Nord avec l’Allemagne pour model. Le plein emploi outre-Rhin est le fait que l’Allemagne a su adapté la demande intérieure à son outil de production (ce que nous n’avons pas su faire) en s’appuyant sur un tissu de PME très dense et tourné vers l’export. Avec une population en régression, elle récolte aujourd’hui un plein emploi fragile certes mais réel. Nos donneurs de leçons crient très fort qu’une relance budgétaire au niveau européen serait maintenant la bienvenue, oubliant qu’ils dénonçaient cette mesure il n’y a pas si longtemps. L’Allemagne ne peut répondre à cette demande car elle serait obligée d’abandonner son orthodoxie budgétaire. Les augmentations de salaires pour accélérer une production toujours plus soutenue mettraient en péril la paix sociale. La consommation ne pourrait plus être satisfaite que par des importations. Les doutes qui subsistent sur les grandes négociations sur le commerce international empêcheront l’Allemagne d’abandonner son besoin de rigueur. Comment demander aux partenaires européens au pouvoir d’achat en berne d’absorber dans un premier temps cette accélération Allemande. A moyen terme et sans un ajustement monétaire pour ces pays la solution ne viendra pas de côté-là.

Le monde a changé, nos prophètes thuriféraires de leurs vérités ne veulent pas nous le dire, alors peut-être cela sera à nous de leur dire. Le plein emploi n’existera plus pour longtemps dans notre pays.