Il faut arrêter de jouer avec des allumettes….

La situation dans les banlieues de la région parisienne est préoccupante. L’arrestation musclée de Théo nous a révélé une fois de plus la mauvaise relation police-banlieue. Mais au-delà de cette contestation, il faut remarquer le nombre toujours plus important des arrestations, mise en garde à vue pendant les manifestations dont la presse se fait l’écho. Cela devrait nous interpeller.

N’assisterions-nous pas à une prise en otage des manifestations par les forces de l’ordre. Acculées, dos au mur, ces dernières tendent de desserrer l’étau en accumulant les mises en détention pour fait de désordre à l’ordre public. Les blessures dont Théo a été victime, ne peuvent être banaliser. Un accident, le hasard non cela ne tient pas. Il s’est passé quelque chose qui ne devrait jamais arriver dans notre société. Théo a été atteint dans son intégrité physique et pour cela il n’y a aucune explication. Les forces de l’ordre impliquées ont montré leurs limites. Encadrement, formation, règles éthiques tout cela a été bafoués dans cette intervention. Essayer de justifier un accident où un concours de circonstance malheureux montre un aveuglement malsain. Les force de l’ordre ne devrait jouer la banlieue contre l’opinion publique.

Quant aux manifestants leurs attitudes ne sont pas saines non plus. Casser du mobilier urbain, des vitrines de commerçants, brûler des voitures ne sont pas des réponses au problème. L’on pourra encore monter du doigt les casseurs venus d’ailleurs et les ravages qu’ils occasionnent dans ce genre de manifestations. La violence ne saurait justifier la violence. La banlieue est exacerbée par les contrôles au faciès, les gardes à vues non justifiées. Les appels à la haine ne seront jamais une solution.

La récupération politique inévitable en période électorale n’ajoute pas de la sérénité dans le débat. La presse se fait l’écho des violences et passe sous silence les actions d’apaisement qui ont aussi lieu. On nous matraque avec des titres anxiogènes sur une future guerre civile qui serait à deux doigts d’éclater. La droite empêtrée dans une situation qu’elle ne maîtrise plus allume les contre-feux sur la sécurité et l’incompétence du gouvernement. L’extrême droite agite les étendards de la patrie en danger et se prend à rêver d’une récupération électorale. La gauche également face à ses difficultés ne maîtrise pas plus le sujet. Une absence des politiques sur le plan local nous laisse songeur sur la manière dont cette situation pourra être réglée. Le président de la république se rend en banlieue pour chercher le dialogue avec les jeunes. Cette action très courageuse de sa part devrait trouver le soutien de tous mais cela ne sera pas certainement le cas. La société civile française exacerbée par des décennies de maltraitances politiques de la part de ses dirigeants n’accepte leurs paroles déconnectées de la réalité. Le président sera bien seul face à des jeunes qui aspirent à autre chose qu’a un face à face mortifère avec les force de l’ordre. Les quelques paroles qu’il leur adressera ne suffiront plus.

Les tribulations de nos politiques ne nous intéressent plus. Notre pays mérite cet apaisement qu’appellent de tous leurs forces les français.