Nous voulons savoir (et alors…pas vous !)

C’est une première dans l’histoire de la Ve République. A un peu plus d’un mois du premier tour, l’un des candidats à la présidentielle est mis en cause par la justice pour détournement de fonds publics et recel d’abus de biens sociaux. C’est dur de l’entendre c’est encore plus dur de penser que cela s’est produit.

« La politique est l’art de mentir à propos ». Cette phrase de Voltaire résonne étrangement à nos oreilles lorsqu’il s’agit de François Fillon. Que d’approximations dans sa défense qui sonnent comme d’autant de mensonges. Et puis voilà maintenant qu’est franchie la ligne ténue entre l’allure d’un présidentiable et l’excès de luxe. François Fillon affectionne le luxe, et l’argent et veut devenir président. Son ancien président renvoyé à ses chères conférences avait aussi ce genre d’addictions.

François Fillon n’a pas eu le temps de répondre aux questions des trois juges qui instruisent l’enquête sur les emplois présumés fictifs de son épouse, Pénélope. Une note écrite aura suffi lors de cette première convocation. Logiquement épargné de la moindre mesure de contrôle judiciaire, le candidat peut poursuivre ses déplacements et ses activités comme bon lui semble. Voilà le système français dans toute sa splendeur. Cette tradition de la trêve judiciaire a quelque chose d’inouï vue de l’étranger. Incompréhensible, impossible à envisager dans une démocratie autre que la France. Les puissants en France se protègent lors des élections. Dans le pays des droits tout est possible même l’impossible. Lorsque la trêve judiciaire ne vous protège pas c’est l’immunité parlementaire qui prend le relais. La différence de traitement entre le citoyen et le puissant devient insupportable et le dénoncer est un acte citoyen.

La politique n’est pas morale cela on le savait même si nous faisions semblant de croire le contraire. La conquête du pouvoir est devenue un enjeu où tout est permis. Les puissances de l’argent à travers les centres d’intérêts qui dirigent et conduisent notre société sont très actifs. Les conflits d’intérêts sont masqués aux citoyens qui ne doivent pas savoir les tenants et les aboutissements. Le monde politique peut vertueux lorsqu’il s’agit d’arrangements entre amis est prêt à tout pour arriver à ses fins, le pouvoir.

Les médias ne sont pas en reste. Les grandes feuilles propriétaires des grand de ce monde n’ont plus l’exigence de l’information. La vérité est déformée au profit de contingences qui leurs sont imposées par les donneurs d’ordres. Les experts en cohorte se déplacent de plateaux en plateaux pour marquer la présence de leur enseigne. Le système s’autoproduit en boucle et cela n’est pas un euphémisme. Le politique réduit à un objet par le média, aura le droit de déverser ses affirmations qu’il présentera comme la seule vérité. Le tout sera décrypté par le spécialiste maison qui le mettra en couleur pour raison d’image du journal. Ainsi sera informé le lecteur, quel gâchis.

Etre informé devient très difficile. Nos responsables politiques aux comportements douteux se sont discrédités mais veulent pas l’entendre. La soif du pouvoir incommensurable près à tout pour réaliser un destin autoproclamé leur attribut tous les droits même celui de nous mentir. Après nous avoir laissé un pays en faillite peut-on encore les croire. Cinq années auront été nécessaire pour le remettre sur pieds. Que de combats en illégitimité contre le pouvoir actuel avez-vous mené. Aujourd’hui vous voulez nous faire croire que ce même pays est en grandes difficultés pour mieux dispenser votre haine contre ceux qui ont servi leur pays en le redressant. L’honnêteté n’est pas votre tasse de thé.

M. Fillon vous supplier d’arrêter de prendre votre pays en otage n’aura aucune chance d’aboutir. Heureusement il nous reste un bulletin que nous glisserons dans l’urne le moment venu.